15 octobre 2013

Mbotama elamu Renwick !

Renwick avec sur ses genoux Hugo et Aziyadée avant...

...pendant...

et après

Et oui c'est une ritournelle, chaque année cela recommence, tous les 13 octobre pour Renwick  qui a donc fêté dimanche ses 37 automnes ! 

14 octobre 2013

Il est frais mon poisson !


En ces temps d’installation, la recherche des principaux points d’approvisionnement pour remplir son frigo est une étape obligée, alors aujourd’hui  plongée en apnée -mais non ça sent rien- dans les frigos de  la seule poissonnerie  formelle de Kinshasa (voire de RDC…) ! Pieuvre, Cossas, Morue, Capitaine, Sole,etc... On va se régaler !
Un intrus se cache dans cette liste, sauras-tu internaute éclairé le retrouver ? ( réponse en bas de billet)
Décortiquage de cossas
Du capitaine, en veux-tu en voilà !
Le seul problème avec la pieuvre c'est qu'elle a encore sa poche d'encre...

Réponse au quizz de la poissonnerie de Kinshasa: Ben oui ce sont les cuisses de grenouille ou plutôt de crapaud vu leur taille...

Bataille navale



J’ai déjà fait part par courriel à certain(e)s d’entre vous de mes premiers pas dans les superettes de Kinshasa.  Après l’abondance hanoïenne il faut bien avouer que le choix est ici beaucoup plus limité notamment en fruits et légumes. Kinshasa est une ville tentaculaire qui lutte pour approvisionner ses habitants en produits frais. Les étals des supermarchés regorgent davantage des fruits et légumes calibrés importés d’Afrique du Sud et de Belgique que des produits émanant des efforts de la paysannerie locale. On peut toutefois en dégotter une sélection limitée (ananas, mangue, banane plantain, tomate, courgette, aubergine, salade, concombre)  au coin de la rue sur des stands informels  que certains trouvent de bon ton de bannir et détruire. Pour le poisson et la viande, c’est déjà plus facile et il est possible de trouver des produits locaux ( crevettes, capitaine, chèvre, boeuf, poulet) de très bonne qualité.

Mais ce qui m’a le plus perturbé en faisant mes courses dans les supérettes c’est le système d’étiquetage des prix qui n’existe que de manière détournée. Il faut être champion de bataille navale pour s'y retrouver !  En effet à chaque produit est attribué un code du style A23, B12, C29 etc... et il faut courir en bout de rayon pour visualiser la conversion faite en police 8 sur une feuille A4 en franc congolais alors que l'économie est presque complètement dollarisée. Mais parfois le même produit à deux codes et donc deux prix différents tout simplement par ce qu’il n’est pas importé du même pays (Afrique du Sud et Portugal par exemple…) et que donc  les coûts de transports varient. Bref je vous dis  un véritable casse-tête !

Résultat des courses -c’est le cas de le dire- la première fois j’ai rempli mon caddie et prise d’une peur panique de ne pas avoir assez de sous une fois arrivée en caisse, j’ai tout enlevé et suis repartie les mains vides ! La loose totale ! Une semaine plus tard et après quelques heures passées à faire des aller–retour entre les étals et le tableau de conversion, j’ai eu une illumination de celle qui vous ferait presque gagné le prix Nobel de mathématiques en m’apercevant qu’il y avait quand même une logique de prix à l’étiquetage alphabétique vu que A était moins cher que B lui-même moins cher que C, et c’est pareil pour les numéros ! Je sais, pas rapide la Elsa, mais j’étais aux anges, vous m’auriez vu arborant un sourire béat et niais au rayon conserves, faisant danser le caddie si fière d’avoir su déjouer les plans perfides de Mr Kin Mart. Du coup maintenant je me fixe sur les A et hop le tour est joué !


11 octobre 2013

Cercle hippique de Kinshasa


La réforme des rythmes scolaires a frappé le lycée français de Kinshasa qui voit les cours se terminer à midi ou 13 heures sans toutefois offrir des activités aux petits de l’âge d’Aziyadée l’après-midi. Occuper ma boule d’énergie en semaine comme le week-end reste donc un sacré casse-tête.  Si la piscine du compound nous sauve la mise, il fallait trouver autre chose, la visite du centre hippique de Kinshasa, institution de plus de 50 ans implantée dans la forêt de Ngaliéma, est donc tombée à pic. La petite est désormais inscrite au poney club et s’y exercera tous les dimanches matin, la possibilité d’apprivoiser l’équidé la rapprochera ainsi de ses cousines françaises Eyal et Mila pour qui l’équitation n’a déjà plus de secrets !



















Mamas & Papas


« Maman » et « papa » c’est ainsi que l’on appelle ici les employés de maison : nounou, jardinier, cuisinier, chauffeur etc… et quand je dis « on » c’est non seulement les blancs/libanais/indiens etc. qui les emploient mais également les congolais eux-mêmes quand ils parlent de l’un d’entre eux.
Je ne sais pas pourquoi mais pour moi cela ne passe pas ! Je perçois dans ces appellations- peut-être entièrement à tort- un reste des pratiques de l’époque coloniale, un relent de paternalisme d’autant plus cynique que ces appellations paraissent complètement détournées de leur sens premier : les employés noirs n’ayant pas vraiment été traités comme des membres des familles blanches au temps du Congo belge ….

Alors on va éviter le syndrome « The help/La couleur des sentiments » et se comporter en personnes civilisées…Je vous présente donc Elise (sur les 3 premières photos) et Bernadette (dernière photo), notre tandem de choc, pour nous accompagner la semaine dans l’éducation des jumeaux Barnabé et Circé- qui ont pris quelques joues depuis un mois !  Les petits les ont très vite adoptées.






UTEX Compound

Une vie de compound, ça laisse pensive !
Qu’est-ce qui rime avec « compound » en anglais ?  Le plus évident c’est « round » et c’est bien cela une vie de compound, on tourne un peu en rond….Ci-dessous quelques images de cet univers si particulier qui nous est désormais familier. Vous aurez compris que ce n’est franchement pas ma tasse de thé mais nous n’avions pas vraiment le choix !

Voici donc l’immeuble Chopin -nous sommes au deuxième et dernier étage dans l’angle derrière le papayer- et les vues que nous en avons côté rue et côté Utex, vous verrez deux mondes bien différents. Le seul avantage d’être locataire de l’un de ces appartements est l’accès à la piscine et à son café-restaurant, un espace bienvenu pour égayer les après-midi et week-ends d’Aziyadée et accessoirement de ses parents !











9 octobre 2013

UTEX Africa

 Moké Utex Africa Oye (1989) Oil on canvas
« Utex Africa » c’est la concession d’habitations dans laquelle nous résidons  mais c’est d’abord une histoire industrielle qui commence bien et se termine mal. Alors pour comprendre pourquoi  cette concession de logements locatifs très prisés dans le quartier de Gombé, l’ex ville blanche coloniale à  Kinshasa, occupe les terrains et les bâtiments  de ce qui fut l’un des fleurons de l’industrie textile du pays il faut s’intéresser aux déboires de la filière coton en RDC.


Si à la veille de l’indépendance le Congo était le premier producteur de coton en Afrique,  la production n’a ensuite cessé de décliner et ce de manière brutale  passant de 180,000 tonnes en 1959 à 11,000 tonnes en 1989 jusqu'à s’effondrer à 800 tonnes au cours de la campagne de 2006. L’atrophie progressive de la production cotonnière due aux désordres politiques qui secouent le pays est visible sur les deux cartes de 1960 et 2005 ci- dessous :


                           
Source: CECI et FIGEPAR, Etude de la filière coton en RDC,  mai 2007

Face à la raréfaction de la matière première locale, les industries textiles congolaises n’ont alors eu d’autres recours que d’importer le coton renchérissant leur production et affaiblissant du même coup leur compétitivité jusqu’au coup de grâce : la fermeture de la dernière usine textile du pays, le site de Congotex- anciennement Utex Africa- en 2007.  Et c’est une déflagration, voilà ce qu’en dit la presse de l’époque :

Congo-Kinshasa : La dernière usine textile ferme ses portes, Les congolaises désormais en pagne d'Asie (Par Ben-Clet, 13 Décembre 2007)

‹‹ Kinshasa — Citadine ou rurale, la femme congolaise est désormais privée du pagne wax ou fancy estampillés «Made in DR of Congo». La crise multiforme qui, au fil des années, a terrassé l'industrie textile locale vient d'aboutir à la disparition de ses derniers fleurons, à savoir : Congotex à Kinshasa, Sintexkin à Lubumbashi. Laissant trop peu d'espoir de relance à la Sotexki de Kisangani. Incursion dans un secteur qui ouvre les frontières du pays aux importations des textiles asiatiques de contrefaçon. Un désastre en perspective. De cinq unités en service au début de la décennie '70, l'industrie textile congolaise a payé le plus lourd tribut à une conjonction de plusieurs facteurs : manque de compétitivité, inaccessibilité au crédit, essor fulgurant des importations frauduleuses, développement du secteur informel et amenuisement du pouvoir d'achat des consommateurs. Fin 2007, plus aucune usine textile n'existe sur un territoire de près de 60 millions d'habitants. La chute a été irrémédiable et la reprise paraît hypothétique.››


Se retrouveront sur le carreau 1200 employés et les bâtiments d’usine seront transférés à la compagnie IMMOTEX, une société immobilière appartenant aux mêmes actionnaires TEXAF et CHA textiles (certains n’ont donc pas tout perdu dans l’histoire…). C’est quand même dommage, moi qui A-D-O-R-E les tissus africains, cela m’aurait ravie au plus haut point de connaitre les pagnes Utex made in Congo, certains doivent bien circuler encore dans les rues kinoises, il va falloir ouvrir l’œil !


Aujourd'hui, l'ancien site industriel est occupé par la MONUSCO (la Mission des Nations Unies de maintien de la paix en RDC) et les bâtiments d’usine réhabilités servent d’écrin aux locaux de l’UNICEF, aux bureaux de la coopération technique allemande (GIZ) à un espace culturel étonnant (Bilembo, j’en reparlerai quand il ouvrira ses portes début novembre) et même à de futurs appartements dans un style loft que ne renieraient pas les bobos des grandes villes européennes.

Quant à la concession d'habitations elle a vu son parc immobilier se diversifier avec différents types de maison et résidences plus ou moins cossues et se verticaliser avec un ensemble d’immeubles modernes de trois étages qui portent, étrangement en ces terres musicales de renom, les noms d’illustres compositeurs classiques : Mozart, Beethoven, Vivaldi, etc.  Le nôtre c’est Chopin, je vous en glisse quelques photos dans un prochain billet.