14 octobre 2013

Bataille navale



J’ai déjà fait part par courriel à certain(e)s d’entre vous de mes premiers pas dans les superettes de Kinshasa.  Après l’abondance hanoïenne il faut bien avouer que le choix est ici beaucoup plus limité notamment en fruits et légumes. Kinshasa est une ville tentaculaire qui lutte pour approvisionner ses habitants en produits frais. Les étals des supermarchés regorgent davantage des fruits et légumes calibrés importés d’Afrique du Sud et de Belgique que des produits émanant des efforts de la paysannerie locale. On peut toutefois en dégotter une sélection limitée (ananas, mangue, banane plantain, tomate, courgette, aubergine, salade, concombre)  au coin de la rue sur des stands informels  que certains trouvent de bon ton de bannir et détruire. Pour le poisson et la viande, c’est déjà plus facile et il est possible de trouver des produits locaux ( crevettes, capitaine, chèvre, boeuf, poulet) de très bonne qualité.

Mais ce qui m’a le plus perturbé en faisant mes courses dans les supérettes c’est le système d’étiquetage des prix qui n’existe que de manière détournée. Il faut être champion de bataille navale pour s'y retrouver !  En effet à chaque produit est attribué un code du style A23, B12, C29 etc... et il faut courir en bout de rayon pour visualiser la conversion faite en police 8 sur une feuille A4 en franc congolais alors que l'économie est presque complètement dollarisée. Mais parfois le même produit à deux codes et donc deux prix différents tout simplement par ce qu’il n’est pas importé du même pays (Afrique du Sud et Portugal par exemple…) et que donc  les coûts de transports varient. Bref je vous dis  un véritable casse-tête !

Résultat des courses -c’est le cas de le dire- la première fois j’ai rempli mon caddie et prise d’une peur panique de ne pas avoir assez de sous une fois arrivée en caisse, j’ai tout enlevé et suis repartie les mains vides ! La loose totale ! Une semaine plus tard et après quelques heures passées à faire des aller–retour entre les étals et le tableau de conversion, j’ai eu une illumination de celle qui vous ferait presque gagné le prix Nobel de mathématiques en m’apercevant qu’il y avait quand même une logique de prix à l’étiquetage alphabétique vu que A était moins cher que B lui-même moins cher que C, et c’est pareil pour les numéros ! Je sais, pas rapide la Elsa, mais j’étais aux anges, vous m’auriez vu arborant un sourire béat et niais au rayon conserves, faisant danser le caddie si fière d’avoir su déjouer les plans perfides de Mr Kin Mart. Du coup maintenant je me fixe sur les A et hop le tour est joué !


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